Haute Ecole de Bruxelles - Ecole Supérieure d'Informatique (ESI)
INFORMATIONS GENERALES
Très présente dans de nombreux programmes d'échanges internationaux et membre du Pôle Académique de Bruxelles, la HEB s'efforce d'offrir à ses étudiants les services les plus larges grâce à ses multiples partenariats. Elle a à coeur de garantir l'épanouissement de ses étudiants et veille à rapprocher les fondements théoriques et les exigences du monde professionnel afin de favoriser au mieux la bonne intégration sur le marché de l'emploi et de garantir les voies de la réussite.
"Mon message aux étudiants: des études supérieures, dans n'importe quel domaine, c'est difficile, alors il faut vous motiver!"
Claude Misercque, ancienne Directrice de l'ESI
L'ESI délivre le grade de BA (Bachelier/Bachelor) en Informatique. La durée des études est de trois ans, et il y a trois sections:
- Informatique de gestion
- Informatique et systèmes: finalité industrielle
- Informatique et systèmes: finalité réseaux et télécommunication
Depuis septembre 2010, l'ESI organise une année deSpécialisation en sécurité des réseaux et systèmes informatiques.
Dès septembre 2016, l'ESI participera au Master en cybersécurité en co-diplômation avec différents partenaires.
FORMATION IT
Tronc commun
Dès la première année, les trois programmes s'appuyent sur un tronc commun qui inclut les cours de mathématiques, de statistique, de communication en français et en anglais, d'analyse et de bases de données, de programmation, de systèmes d'exploitation, de réseaux et de structure des ordinateurs. Des cours spécifiques à chaque orientation complètent ce cursus commun. Conformément au Processus de Bologne et au Décret Paysage de l'enseignement supérieur, le programme de chaque section correspond à 180 ECTS pour les 3 années: 150 ECTS pour la formation à l'école et 30 ECTS pour le stage en entreprise durant le second semestre de la dernière année d'étude. La pondération des unités d'enseignements pour la délibération finale du grade dans chaque section est proportionnelle au nombre d'ECTS: 1 par tranche de 5 ECTS
"Nos étudiants font souvent leur stages dans des petites entreprises. Et à partir de là, celui qui ne trouve pas de travail, c'est uniquement parce qu'il ne désire pas avoir un travail!!"
Informatique de gestion
La section "informatique de gestion" aborde tous les domaines de l'informatique et ouvre les portes au développement de systèmes dans le monde des architectures client-serveur, des bases de données, des interfaces graphiques, des réseaux intranet et internet.
Cette section développe plus particulièrement les compétences professionnelles orientées vers la maîtrise d'applications spécifiques à la gestion, l'organisation des entreprises et la conduite de projets.
Informatique industrielle
La finalité en informatique industrielle s'adresse plutôt à des étudiants sensibles aux domaines de pointe de la technique. L'option classique répond à une attente du monde industriel cherchant des spécialistes de la programmation d'interfaces, du développement de systèmes microprogrammés ou de la gestion des processus industriels. La robotique, les automates programmables, les microprocesseurs font la spécificité de cette section. Cette finalité vise donc plus particulièrement l'acquisition de connaissances théoriques et pratiques et le développement de compétences nécessaires à la mise en œuvre de projets informatiques qui font intervenir l'utilisation et la mise en réseaux de micro-processeurs, l'utilisation d'automates programmables et de robots.
Télécommunications et réseaux
Cette finalité assure la formation d'informaticiens spécialisés en télécommunications et réseaux. La transmission de l'information, la programmation en milieu distribué, les architectures et les systèmes d'exploitation réseaux, la gestion et l'implantation de machines connectées font la spécificité de cette option. Cette finalité est donc axée sur la mise en œuvre, la gestion et la surveillance de réseaux constitués éventuellement d'un grand nombre de machines, de réseaux locaux, de réseaux à distance, avec fils et sans fil.
Organisation pratique
La dernière année se termine par un stage de 15 semaines en entreprise offrant aux étudiants l'occasion de se plonger dans le monde du travail belge ou international. Ce stage met en lumière la compétence et les facultés d'adaptation des étudiants de l'ESI, qualités que les employeurs recherchent et apprécient. De plus, c'est un tremplin fréquent pour l'emploi belge ou étranger.
"A l'ESI, nos étudiants mettent rapidement les mains dans le cambouis."
ENTRETIEN
Claude Misercque: « Ce dont on a besoin, ce sont des personnes qui s’entraînent à penser de manière algorithmique »
L’ESI ou l’École Supérieur d’Informatique, un des deux établissements d’enseignement supérieur de la Haute École de Bruxelles1, forme depuis 1969 des spécialistes de l’informatique qui ont une expérience pratique de haut niveau. Dans le cadre du lancement de DataNewsJobs, nous avons rencontré Claude Misercque, ancienne Directrice de l'ESI.
- DataNewsJobs: Claude Misercque, pouvez-vous vous présenter en quelques mots?
- "Je suis mathématicienne de formation, sortie en 1979. J'ai commencé par donner des cours de mathématique dans l'enseignement secondaire. C'est le hasard qui m'a amenée à être désignée par l'Education Nationale pour donner des cours dont même l'intitulé m’était étranger à ce moment-là. J'ai appris par moi-même, avec mes collègues ou via des formations. J'ai enseigné de l’assembleur 370 sur IBM, donné du Cobol, des cours de systèmes d’exploitation, d'algorithmique, etc. Pendant 10 ans, je n'ai donné que des cours d'informatique. Ensuite, je suis revenue au cours de mathématique et j’ai donné un cours d’expression et communication que j'ai voulus, tous deux, contextualiser au métier d'informaticien. La direction de l'ESI m'a demandé de coordonner l'ensemble des stages. En 2001, j'ai été chargée de développer le programme Erasmus de l’ESI puis en 2009 de faire aboutir son premier dossier de gestion de qualité. En 2011, certains de mes collègues ont marqué l'envie que je pose ma candidature à la direction. J'ai été élue et j'ai appris un nouveau métier... que je laisserai très bientôt à mon successeur, Michel Willemse avec qui je prépare une transmission en douceur. Pour ma part, je serai retraitée en octobre."
- Vu votre parcours très riche, vous allez pouvoir nous expliquer les évolutions de l'IT en Belgique!
- "Ça a effectivement bien évolué! Dans les années '80, les étudiants n'avaient pas d'ordinateur chez eux. Ils étaient obligés de préparer sur papier, d'apprendre à réfléchir avant d'encoder et d'exécuter. De plus, les exécutions coûtaient cher ; il fallait en faire un minimum. Leur nombre était réglementé et les étudiants ne pouvaient pas dépasser ce nombre... c'était assez contraignant! Je dirais donc qu'il y avait un soutien de fait à l'obligation de méthode. A cette époque, il y avait aussi plus de filles que maintenant. J'ai vu une diminution du nombre de filles au début des années '90. L’idée à priori que l’informatique n’est pas faite pour les filles semble s’être renforcée depuis l'apparition de l'informatique familiale. Pourtant, jouer, « réparer l’ordinateur de la famille » ou même développer de petits programmes, ce n'est pas développer de réelles applications qui supposent une pensée structurée. Pour cela, il faut acquérir l'autodiscipline de réfléchir avant de « pianoter sur l’ordinateur », sinon c'est l'échec assuré."
- Vous avez un peu plus de 250 étudiants en 1ère année, mais seulement 50 terminent... Comment expliquer ce taux d'échec?
- "J'ai envie de donner mon point de vue personnel : notre société n’aime pas apprendre les pensées rigoureuses aux générations futures, elles seraient moins manipulables et n’achèteraient pas n’importe quoi sans réfléchir pour suivre des modes. La formation de base d’un jeune prend 20 ans, pas 3 ans! Dès l’école fondamentale, il faudrait lui donner le goût de pratiquer tous types de raisonnements, y compris les raisonnements logiques et algorithmiques. Nous aurions peut-être moins de nouveaux étudiants qui ont des difficultés, par exemple, pour repérer la cause et l’effet quand ils rencontrent une relation de cause à effet. Par ailleurs, les étudiants qui se présentent en première année n'ont pas une bonne perception de ce que sont les métiers d’analyste-développeur en informatique. Ils ne perçoivent pas, par exemple, que les grosses applications actuelles, sont construites avec d’autres êtres humains et que cela demande de pratiquer des techniques de communication humaine qui complètent les aptitudes informatiques, notamment le rétrocontrôle et la précision."
"On a, parmi nos diplômés, plusieurs parcours assez remarquables … et tous trouvent très rapidement du travail intéressant."
- Qu'est-ce qui différencie votre école d'une autre?
- "D'abord, le niveau des montants d'inscription. Nous sommes une école organisée par la Fédération Wallonie-Bruxelles Nous voulons donner une formation de qualité accessible à tous les étudiants, quelles que soient leurs possibilités financières. Même 400 euros pour une inscription, ce n’est pas toujours facile; nous avons entre 20 et 25% de boursiers. Nous sommes fiers de ce rôle d’ascenseur social. Deuxièmement, nous défendons un esprit d’entraide et de mixité tant sociale que culturelle mais aussi au plan de la formation. Nous avons une section d’informatique de gestion et une section d'informatique de système basées toutes deux sur un fort noyau commun de développement informatique. Notre conviction, issue d’une longue expérience, est qu’un analyste-développeur doit pouvoir s'adapter à tout type d'environnement, à toute évolution et doit avoir appris à apprendre. Enfin, des rencontres entre nos étudiants et des étudiants d’autres écoles sur des lieux de stages ont mis en évidence une capacité particulière de nos étudiants à mettre rapidement « les mains dans le cambouis »."
- Avez-vous la possibilité d'augmenter le nombre d'inscrits?
- "Ça pourrait se faire mais il faudrait trouver suffisamment d’enseignants adaptés aux besoins de la formation ce qui n’est pas évident puisqu'on n’a pas assez d'informaticiens. Pour le moment, le nombre d'étudiants est relativement stable mais je crains personnellement une petite chute si la volonté de raccourcir des parcours individualisés dans le cadre du décret paysage rend plus difficile la possibilité de recommencer ce qu’on a mal digéré dans un cadre cohérent … l’avenir nous le dira. A moyen et long terme, il faut que l’enseignement supérieur informatique propose une refonte des cours d'informatique dans les enseignements fondamental et secondaire: ils ne doivent pas se réduire à l’apprentissage de l'utilisation de l'ordinateur, ils doivent également permettre de s’entraîner à la résolution de problèmes à l’aide de raisonnements algorithmiques. Ce dont on a besoin, ce sont des personnes qui apprennent à penser de manière algorithmique."
- C'est quoi "arriver à penser de manière algorithmique"?
- "C'est arriver à extraire d'un monde chaotique des structures pour pouvoir automatiser des processus ou, éventuellement, pour pouvoir décider de ne pas les automatiser. Dégager des structures du monde réel, finalement, c'est aussi la préoccupation des mathématiques. Il faut évidemment commencer par apprendre aux enfants à raisonner de manière algorithmique sur des petits problèmes ludiques, sur des simulations simples de la vie réelle, mettant éventuellement en œuvre l’utilisation réfléchie de technologies modernes adaptées. Un soutien structurel est nécessaire à cette partie indispensable de la formation de base."
- Recevez-vous du matériel de la part d'entreprises privées?
- "Le problème c'est que lorsqu'une société veut être "mécène", elle nous pose des conditions financières que nous ne pouvons pas assumer. Généralement, elle pose aussi des conditions pédagogiques que nous ne pouvons pas accepter nécessairement. Les entreprises ont un intérêt propre et veulent généralement garder le contrôle sur les savoirs qu’elle partagent."
- Souhaiteriez-vous plus d'interventions des entreprises?
- "Oui, bien entendu! Mais de façon désintéressée!! Pour vous donner un exemple, nous avons un programme de spécialisation en sécurité auquel participent des experts qui travaillent en entreprise mais ne perdent pas pour autant de vue de présenter un cadre plus général."
- Et pour terminer, avez-vous déjà accueilli un petit génie à la Zuckerberg?
- "(rires) On a, parmi nos diplômés, plusieurs parcours assez remarquables … et tous trouvent très rapidement du travail intéressant."